POLARIS vend ainsi plus de 300 motoneiges durant l’hiver 1956-1957, alors que le canadien Joseph-Armand Bombardier se lance lui aussi sur le marché. Mais un tournant historique touche POLARIS en 1960. En mars, Edgar s’aventure dans un périple de 1930Km en Alaska afin de
prouver la fiabilité et les qualités de son produit. Seulement, 2 administrateurs de POLARIS Ind. Voient d’un mauvais œil cette expédition et trouve surtout que le président de la société n’a pas sa place dans un tel voyage. Il n’en faut pas plus à Edgar pour se fâcher et céder ses parts en juin afin de créer sa propre société qui voit le jour en janvier 1961 à Thief River Falls, 120 Km plus au sud, sous le nom de Polar Manufacturing.
L’un des 3 fondateurs de POLARIS Ind. se retrouve ainsi à la tête d’un concurrent connu aujourd’hui sous le nom d’Arctic Cat.
Edgar ne se retirera qu’en 1993, juste avant l’apparition des Quads chez cette marque.
Après quelques modifications et corrections, sortie en 1965 de la Mustang qui plait aux clients. Son succès dura jusqu’en 1973.
Il y a également un autre problème, Alan Hetteen, qui n’a pas suivi d’études supérieures ne se sent pas capable d’accompagner seul le développement exponentiel de POLARIS. Il souhaite faire appel à une aide extérieure tout en veillant à la pérennité du site de production de Roseau, primordial pour l’emploi dans cette région des USA. Des négociations aboutissent donc en 1968 au rachat de POLARIS par la multinationale TEXTRON qui fabrique entre autre des hélicoptères et des charriots de golf. HERB Graves, transfuge de TEXTRON récupère la présidence de la filiale POLARIS, tandis que David Johnson reste vice-président. Ce dernier est le dernier des 3 pères fondateurs à continuer sa carrière au sein de POLARIS. Alan Hetteen se retire en effet car il considère avoir participé à 3 changements majeurs en 10 ans et qu’il doit passer la main. Il meurt accidentellement en 1973 à l’âge de 44 ans.
LES ANNEES TEXTRON
L’audace d’une filiale de multinationale n’est pas aussi importante que celle d’une petite société indépendante dirigée par des patrons qui mettent les mains dans le cambouis. POLARIS se cantonne donc dans les années 1970 à la fabrication de moto neige, ce qui lui rapporte toutefois beaucoup d’argent car les ventes battent tous les records. Au début de la décennie ce marché atteint en effet les 500.000 ventes annuelles, un pic jamais égalé depuis.
Il existe jusqu’à 63 marques de moto neige dans le monde et 40% des parts de marché sont alors détenues par Bombardier, tandis que POLARIS, ARTIC CAT, SCORPION et SNO-JET se partage également 40%. A noter 1/3 des motos neige produites en Amérique du Nord provient du Minnesota. C’est également l’époque des 1er succès en compétition, des spectacles d’acrobates, ou encore de l’établissement de records au guidon de moto neige POLARIS. Mike Baker bat ainsi le record du monde de vitesse en 1972 avec 176.82Km/h.
En 1977, la marque à l’étoile Polaire lance la TX-L à refroidissement liquide, qui se montre redoutable en compétition. Mais les 2 chocs pétroliers portent un coup fatal à de nombreux fabricants de motos neige et les ventes s’effondrent à 200.000 unités en 1980, puis 80.000 en 1983.
Pour TEXTRON la filiale rentable se transforme en boulet et il est décidé de vendre POLARIS en 1981. Un groupe d’administrateurs de POLARIS, mené par son président HALL Wandel Jr, se porte candidat et rachète la filiale qui redevient ainsi indépendante. Pour la petite histoire, POLARIS Ind. tente à cette époque de racheter ARCTIC CAT, en grande difficulté, mais l’échec de la transaction conduit à la faillite de la 2ème compagnie créée par Edgar Hetteen.
POLARIS se retrouve donc quasiment sans concurrent sur un marché sinistré, mais elle est redevenue indépendante et retrouve son audace des débuts.